Aux réseaux sociaux, un usage social

Aux réseaux sociaux, un usage social

Alors qu’il a dépassé le milliard d’utilisateurs, le roi des réseaux sociaux est de plus en plus décrié.

24.01.2013

Alors qu’il a dépassé le milliard d’utilisateurs, le roi des réseaux sociaux est de plus en plus décrié. On entend que Tumblr le remplace dans les usages des jeunes, que Pinterest n’en finit pas de grandir et que Twitter prend une part importante du marché. « C’est la crise ! », comme on aime à nous le faire croire. Touche-t-elle également Facebook ?  Peu de risque pour l’instant. Alors que faire de ce despote qui n’est pas prêt à lâcher son trône ?

Hoax

On voit passer des choses qui semblent choquer les gens.

Sur Facebook, divers modifications font que des gens qui ne sont pas amis avec vous, mais amis avec vos amis, peuvent voir ce que vous faites. Oui. Et… ? N’est-ce pas la notion même de « réseau social » ? On incrimine Facebook, mais n’est-ce pas aussi le principe de Tumblr, Pinterest et Twitter ?

Alors pourquoi cet hoax qui vous demandait de cocher je ne sais quelle option pour que la navigation de vos amis puisse rester « privée » ? La question demeure.

Parce que tout le problème est là. Sur internet, rien n’est privé. Strictement rien. Ni vos mails, ni vos tweets, ni vos photos sur Instagram, ni vos vidéos sur Youtube, ni rien. Quand bien même auriez-vous eu la drôle d’idée de verrouiller vos divers comptes. Mais rassurez-vous, vos textos ne le sont pas plus.

Ils sont tous à la disposition de votre opérateur et d’un hacker débutant.

Pas de quoi flipper, rassurez-vous. Car au fond, visible par tous, oui ; mais tellement noyé dans la masse que vous trouver n’est pas si facile. Possible, oui ! Mais finalement, les gens ne pourront voir que ce que vous aurez bien voulu montrer.

Et puis, quand vous cherchez le compte d’un ami sur Facebook, n’êtes-vous pas content de pouvoir le trouver ? Voudriez-vous pouvoir trouver les gens sans que personne ne puisse vous trouver ? Si oui, un vrai problème moral se pose…

De l’usage de l’outil nait la responsabilité.

Et quand bien-même vous voudriez rester en « privé » avec vos amis, hé bien ne passez pas par Facebook. Ce n’est pas son but. L’outil n’est pas et n’a jamais était prévu pour ça.

Car Facebook n’est jamais qu’un outil. Et comme tout outil, il n’est que ce qu’on veut bien en faire. Avec un marteau, on peut construire une maison, on peut défoncer un crâne. Avec Facebook, on peut dévoiler une intimité, tout comme on peut partager beaucoup d’autres choses.

Hoax

Pas de fausse naïveté.

Un autre hoax plus rigolo encore a fait fureur récemment : un petit texte qu’on vous invitait à copier comme statut et qui était censé vous protéger contre la vente de vos contenus et de vos informations par Facebook. Levé de bouclier déclenché par les conditions d’utilisation d’Instagram, qui prenait le droit sur vos photos (rappelons en passant, qu’Instagram appartient à Facebook).

Sachez déjà que ce texte ne protège en rien, car sa valeur juridique est nulle. Mais surtout ! Est-ce si étonnant que Facebook vendent vos informations ? Avez-vous oubliez cet adage : « Si c’est gratuit, c’est vous le produit » ? Capitalisme, mon amour.

Cynique, d’accord, mais êtes-vous vraiment si naïf ? Comment Google est-il devenu ce qu’il est aujourd’hui ?

L’éducation à la rescousse.

L’utopie « internet » d’un monde libre, d’entre-aide, de partage, est très belle. Mais depuis longtemps rattrapée par le monde réel. C’est triste, oui. 

A l’heure du web 2.0, notre usage d’internet et particulièrement des réseaux sociaux implique de se responsabiliser, de choisir, de ne pas faire n’importe quoi. Finalement, comme dans la rue, comme dans un bar, comme à l'école, comme n'importe où.

Reste aux plus expérimentés à apprendre aux novices à s’en servir. Apprentissage transversal, échange, entre-aide… flute ! on retombe dans l’utopie ! Mais ne vaut-il pas mieux rêver à cela que finir par se réjouir de l’apparition d’ « un code de l’internet » comme il en existe tant qui viennent réglementer et sanctionner l’irresponsabilité individuelle ?

Comprenons-nous bien. 

Il n’est pas question ici de défendre Facebook.

Il s’agit de mettre l'utilisateur au coeur de l'utilisation et de dire que quelque soit le réseau que vous utilisez, il y a :

-un business model que vous ne pouvez pas ignorez

-une illusion d’intimité dont il ne faut pas être dupe

-une responsabilité quant à ce que vous publié dont vous ne pouvez vous défausser

-des conditions générales d’utilisations qu’il faut lire avant de souscrire 

… ou alors ne pas venir se plaindre après !

Au delà de ça, récemment, la sociologue Bénédicte Rey demandait si, à l’heure du numérique, la vie privée était un concept ayant encore du sens ? Mais cela est un autre débat.

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