C'est bien connu : les chats qui parlent, ça n'existe pas. Sauf un : le chat du rabbin.
23.05.2011
C'est bien connu : les chats qui parlent, ça n'existe pas. Sauf un : le chat du rabbin. Raisonneur, contestataire et dialecticien hors pair, cet animal doué de raison accompagné de son rabbin de maître n'a pas la langue dans sa poche... Quand philosophie rime avec fantaisie, c'est qu'il y a du Joann Sfar dans l'air !
Joann Sfar débarque dans le petit monde de la bande-dessinée en 1994 après des études de philosophie, de peinture, et un passage par les Beaux-Arts. Sa première série, en deux tomes, raconte Les aventures d’Ossour Hyrsidoux, puis Joann Sfar commence à publier chez les troublions de l’Association et se retrouve plongé dans d’autres séries telle que Les Potamoks et Troll.
Mais la reconnaissance arrive en 1998 avec La fille du professeur, album co-signé avec Emmanuel Guibert, qui triomphe à Angoulême. Le succès sera alors à chacun des rendez-vous qu’il propose avec notamment les séries Donjon, Le professeur Bell, Petit Vampire, Grand Vampire et tout un tas d’autres dont bien sur la plus connue : Le chat du rabbin !
Le premier tome des aventures du Chat du rabbin parait en 2002 et s’intitule La Bar-Mitzva. On y découvre un rabbin vivant à Alger au début du 20ème siècle avec sa fille, un chat et un perroquet. Il faut peu de cases au chat pour manger le perroquet et se retrouver… doué de parole ! Mais malheureusement pour le rabbin, l’animal ne peut que mentir. L’homme décide alors de reprendre l’éducation du félin pour en faire un esprit droit.
Ainsi commence une épopée qui s’étend sur actuellement 5 albums ; un sixième serai en préparation ; et traverse de long en large l’Algérie, le France, et même une partie de l’Afrique. Et bien sur, ce chat toujours plus espiègle profite de ces péripéties pour aborder des thèmes souvent compliqués. La religion, l’amour, la recherche de racines, le racisme, tout passe sous les griffes aiguisés et le regard taquin de notre héros poilu. En forme de conte fantaisiste, c’est ainsi une véritable étude de l’homme et de la société à laquelle se livre ici Joann Sfar, toujours avec cet humour décalé qui le caractérise tant.
La série est un énorme succès et a su réunir autour d’elle aussi bien les bédéphiles les plus exigeants que les néophytes. Sortant des frontières du public de bande-dessinée, elle continue encore aujourd’hui de conquérir un lectorat très hétéroclite.
C’est donc tout naturellement que le cinéma a cherché à s’emparer de ce fameux chat ! Après avoir refusé un paquet de propositions de différents producteurs, Joann Sfar décide de s’y atteler lui-même, et d’en tirer un long-métrage d’animation.
Il faut dire que le dessin animé, il maîtrise ! Il a vu plusieurs de ses séries jeunesses adaptées pour la télévision. En 2007, il créé donc le studio Autochenille Production avec ses copains Clément Oubrerie et Antoine Delesvaux, pour s’affranchir des contraintes de production et être les seuls maîtres à bord. Leur but est simple : faire ce qu’ils ont fait en bande-dessinée : du dessin animé d’auteur grand public, et produire les projets d‘auteurs qui se reconnaissent de la même démarche graphique et littéraire.
Joann Sfar et Antoine Delesvaux se lancent donc ensemble dans l’adaptation Du chat du rabbin. Répétitions avec les comédiens, essaies costumes, réalisation de maquettes, tous les éléments du film prennent vie pour être rendus au mieux par une horde de dessinateurs. Pour le scénario, Joann Sfar annonce : « il faut donner aux gens ce qu’ils ont aimé dans les livres, tout en racontant une nouvelle histoire ». Le film reprendra donc les premiers tomes de la série pour mieux s’en éloigner.
Questions moyens, Joann Sfar et Antoine Delesvaux n’ont pas lésinés ! En co-production avec UGC, le film bénéficie d’un budget de 12,5 millions d’euros, et d’une équipe béton dont Jean-Christophe Dessaint, directeur de l’animation ayant notamment travaillé sur Bob l’éponge et Batman, et Zyk, aux décors, qui travaillait sur Lucky Luke. Le casting aussi promet d’être alléchant avec entre autre François Morel qui prête sa voie au chat, Maurice Bénichou qui fait celle du rabbin, et Hafsia Herzi pour celle de Zlabya, la fille du rabbin. On notera également la présence d’Eric Almosnino, interprète du Gainsbourg réalisé par le même Joann Sfar, dans le rôle du professeur Soliman.
Finalement, plus d’une cinquantaine d’animateurs en tout genre, de graphistes de tout poil et quatre années de travail acharné plus tard, Le chat du rabbin sera sur vos écrans le 1er juin prochain ! Et en 3D, s’il vous plait !
Bien sur, l’aventure ne s’arrête pas là ! Autochenille Production a dans sa poche d’autre projets bien alléchants.
En première ligne, l’adaptation de Aya de Yopougon de Marguerite Aubouet et Clément Oubrerie par ses deux auteurs. L’histoire se penche sur Aya, jeune fille de 19 ans rêvant de devenir médecin dans la Côte d’Ivoire des années 70. Entre intimité et quotidien, le film « se revendique comme une œuvre de fiction qui raconte simplement l’universalité des rapports humains, sans moralisme ni condescendance ». Qui dit mieux ?
Parallèlement, Autochenille Production prévoie pour 2012 l’adaptation d’Isaac le pirate, célèbre série de Christophe Blain. Réalisé par Blain lui-même, le film reprendrait l’intrigue des livres, à savoir l’histoire d’un jeune peintre du 18ème siècle qui se retrouve bien malgré lui embarqué sur un bateau pirate. Et Christophe Blain d’être visiblement déjà très excité : « J’ai participé au tout début du Chat du Rabbin en dessinant le story-board et les ambiances des deux premières minutes d’essais. J’ai été enthousiasmé par le résultat final. Quand Joann Sfar m’a proposé de rejoindre l’équipe d’Autochenille pour travailler sur mon propre long métrage, je n’ai pas eu l’ombre d’une hésitation. […] J’ai toujours été fasciné par l’animation, notamment parce qu’elle apporte la lumière au dessin. […] C’est un peu pareil pour le rythme. Il est impossible sur le papier de créer un effet de surprise qui fera sursauter le lecteur, avec une porte qui s’ouvre ou un coup de feu qui claque. Les «armes» de la narration sont très différentes d’un médium à l’autre. J’ai envie d’utiliser des armes cinématographiques.»
Il paraitrait même qu’on serait en droit de s’attendre à une adaptation pour la télévision de la série d’Emmanuel Guibert et Joann Sfar : La sardine de l’espace, en 52 épisodes de 13 minutes réalisés eux aussi par Christophe Blain.
L’hyperactivité, il n’y a pas à dire, ça a du bon !
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