En ce moment, et jusqu'au mois de Janvier 2010, le Musée d'Art Moderne de Paris propose une rétrospective autour de l'oeuvre de Jean-Michel Basquiat.
08.11.2010
50 ans. C’est l’âge qu’aurait Jean-Michel Basquiat cette année s’il n’était pas mort à celui de rock stars mythiques, tel Janis Joplin, Kurt Cobain ou Jim Morrison. C’est d’ailleurs amusant de se demander ce que ces icones de la contre-culture américaine avaient en commun, sinon un parcours fulgurant, une célébrité dévastatrice et précoce, et une véritable énergie créatrice. Mais surement cela mériterait mieux qu’un paragraphe lacunaire dans un texte qui ne lui est pas dédié.
Car toujours est-il que 2010 aurait donc été l’année des 50 ans de Basquiat. Pour l’occasion, le Musée d’Art Moderne de Paris offre une rétrospective inédite dans les rapports « franco-basquien », regroupant quelques 150 œuvres d’un des peintres les plus important des années 80. 150 œuvres. Ca en fait, bien que ce ne soit qu’une infime partie de ce que Jean-Michel Basquiat a su produire en seulement 8 ans. Et c’est bien suffisant, car c’est déjà épuisant.
Les toiles de Basquiat sont de l’énergie brute. Spontanéité du trait, virulence des couleurs, et tout un tas d’obsessions qui vont de la condition sociale des noirs américains à la mort pure et simple, en passant entre autre par la drogue, la violence ou le sexe, le tout ramené à un quotidien prosaïque qui est le sien. C’est son sentiment de l’Amérique des années 80 qui nous est donnée à voir, sans compromis et sans langue de bois. Alors au bout des 12 salles, on est lessivé.
Mais ça, on le savait avant d’entrer dans l’expo. Alors qu’apporte-t-elle vraiment ? Car il faut bien justifier les 2h d’attentes avant de pouvoir y accéder, et les milliers de visiteurs quotidien. Constatation simple : du Basquiat, en France, c’est pas facile à trouver. On avait vu un tableau ou deux à l’expo du musée Maillol en 2005 « De Picasso à Basquiat », il y en avait un à la Cinémathèque Française pour l’expo « Denis Hooper et le nouvel Hollywood » en 2008, et pas de souvenir d’avoir pu en voir ailleurs. Ca ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu, mais au moins que c’est rare. Alors sans cette rétrospective, comment aurait-on pu se rendre vraiment compte du gigantisme des toiles de Basquiat, qui n’hésitait pas à s’attaquer à des formats de 3x4 mètres? Comment aurait-on pu se rendre compte à quel point il a, pendant ses 8 années de production picturale, joué avec les matières, les espaces, les matériaux ?
Les commissaires d’exposition, Dieter Buchhart et Marie-Sophie Carron de la Carrière, ont opté pour une scénographie des plus classiques et une progression platement chronologique, et on doit bien admettre que c’est certainement le choix le plus judicieux. Car Basquiat ne s’est jamais répété. D’abord, il n’en n’a pas eu le temps. Ensuite, et surtout, parce qu’il était curieux et aventureux. Il passe sans cesse d’une technique à l’autre, d’un thème à l’autre ou d’une couleur à l’autre. Et, sur les murs du musée, la progression se dessine. Les débuts en 1980 sont très influencés pop-art, et Basquiat revendique son origine de graffiteur. Le mot a plus d’importance que l’image, réduit à un logo ou une icône rabâchée de la culture populaire.
Puis très vite, on le sent s’émanciper. L’urgence de peindre et de créer se fait de plus en plus présente. Alors il peint et dessine sur tout ce qui lui tombe sous la main, avec tout ce qui lui tombe sous la main. Le graphisme s’équilibre avec le texte, on dépasse le simple logo pour arriver petit à petit à la mise en place d’une symbolique qui lui sera propre : la couronne, pour célébrer ses idoles, les voitures, qui inscrivent ses toiles dans sa réalité des rue New Yorkaise, etc…
L’expo se poursuit, et au fur et à mesure le graphisme prend le pas sur un texte souvent réduit à des séries de lettres. Le mot est définitivement intégrer comme forme graphique, parfois (souvent) abstraite. Surtout, Basquiat affirme le prima de la couleur sur le dessin et ses obsessions s’ancrent.
Son style se développe ainsi librement jusqu’en 1985 où il se lance dans un nouveau défi : l’exposition en collaboration avec Andy Warhol. Une salle de l’exposition est consacrée à la période « Warhol » de Basquiat, peut-être plus ludique et résolument dans la démesure. Puis le voyage se termine par les œuvres ultimes de l’artiste. Sentiment étrange lorsque l’on voit Eroica I et Eroica II sur lesquels il a obstinément recopié « man dies ».
Et le meilleur pour la fin ! La dernière œuvre présentée. Monument inimaginable de détail et d’ingéniosité : Pegasus. Véritable invitation à la déambulation et à la flânerie, Basquiat y retrace le parcours du « marcheur-observateur » sans but qui se perd dans une ville. Ou, rien à voir, le schéma mentale d’une idée, de sa conception à son expression. Ou, toujours rien à voir, les rouages d’une machine, sociale forcément. Ou, tout à voir, encore des milliers des choses.
Un événement majeur ? Surement. Surtout, vu la rareté des œuvres de Basquiat sur le territoire français, un événement qui ne se reproduira pas de si tôt.
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