Vraoum ! Trésors  de la bande dessinée

Vraoum ! Trésors de la bande dessinée

Fondation privée reconnue d’utilité publique, La Maison Rouge a été créée en 2004 par Antoine de Galbert. Située dans le quartier de la Bastille à Paris et installée dans une ancienne usine réhabilitée, la Maison Rouge accueille sur plus de 2500 m² l’art contemporain.

14.10.2010

Fondation privée reconnue d’utilité publique, La Maison Rouge a été créée en 2004 par Antoine de Galbert. Située dans le quartier de la Bastille à Paris et installée dans une ancienne usine réhabilitée, la Maison Rouge accueille sur plus de 2500 m² l’art contemporain. Dès son inauguration cet espace d’exposition a fait le choix de travailler sur les collections privées et sur les problématiques  qu’elles soulèvent.  

Accueillant pour la première fois de la bande dessinée, ce lieu atypique a proposé du 28 mai au 27 septembre 2009 une exposition d’envergure : « Vraoum ! Trésors de la bande dessinée ». « Vraoum » est né de la volonté de deux hommes : David Rosenberg, universitaire, et Pierre Sterckx, critique d’art. Tout deux sont passionnés de bande dessinée et en connaissent la valeur artistique.

Pendant de nombreuses années, l’album de bande dessinée fut considéré comme l’œuvre du bédéiste. Les récentes ventes aux enchères de planches originales et le travail de légitimation de ce medium ont redonné à la planche originale toute sa valeur, et c’est elle qui fait maintenant référence. C’est ainsi que les originaux s’affichent, s’exposent et se visitent pour le plus grand plaisir des bédéphiles. Ainsi l’exposition « Vraoum » propose un panel d’originaux et de croquis extraordinaire : Hergé, Tezuka, Giraud-Moebius, Bilal, Druillet, Mézières, David B., Franquin, Trondheim, Mc Cay, Eisner, Pratt, Gotlib et nombre d’autres grands auteurs sont réunis.

Mais surtout, la démarche de « Vraoum » est de construire une passerelle entre deux mondes que l’on pense éloignées : l’art contemporain et la bande dessinée. Le postulat de départ : les artistes contemporains baignent dans un milieu culturel où la bande dessinée est plus que présente. Et comment le réfuter quand Pierre Sterckx et David Rosenberg proposent des planches de Picasso, visiblement influencées par le « Little Nemo » de Winsor Mc Cay, présentant un gaufrier séquençant une narration muette (qui chez Picasso n’a que la limite de l’imagination de celui qui la regarde) autour du thème du rêve et de la fantasmagorie. De la BD ? Peut-être pas tout à fait. Mais la quintessence, assurément, de ce que va devenir le 9ème art, et la vision d’une passerelle possible.Et puis, dès 1960, le Pop-Art s’approprie la culture populaire et la magnifie. Alors, Warhol tire le portrait de Popeye, Lichtenstein porte la case de comics et le phylactère aux dimensions de la toile, Jean-Michel Basquiat et Keith Haring s’y collent aussi.

Une salle de l’exposition est consacrée aux détournements de l’œuvre de Walt Disney par des artistes comme Stéphane Steiner ou Arnaud Colcomb. A voir cette salle, cela semble évident car comment un phénomène comme Disney pourrait ne pas influencer la création ? Encore fallait-il y penser, et avoir l’intuition qu’il en allait de même pour Hergé et son Tintin, Bob Kane et son Batman, tant d’autre et leurs créations. Ainsi, parmi les installations exposées, celle, monumentale, de Gilles Barbier, « L’hospice » où les super héros sont en maison de retraite. Détournement, reprise de thèmes et d’icones, mais aussi appropriation d’un langage et de codes ! Le phylactère, les onomatopées, la ponctuation, le graphisme, la mise en cadre et la colorisation ; tout y passe et s’y dépasse chez le brésilien Neuenschwander, le chinois Wang Du, l’américain Vulk Vidor ou le français Achraf Touloub ; avec la liberté et l’évidence de générations biberonnées à la BD.

Dans ce cadre exceptionnel qu’est La Maison Rouge (qui mérite pour lui seul une visite), « Vraoum » met tout ça en perspective en laissant se répondre et se mélanger dessins originaux de bande dessinée et œuvres contemporaines.Toutes ses œuvres sont issues de collections privées et comme le dit David Rosenberg : « Avec « Vraoum » on a la chance de partager des œuvres qui ne seront pas visibles avant bien longtemps ». Ce qui est sur, c’est que cette exposition crée un précédent de très grande qualité.

 

Vous l’avez manquée? Nous vous offrons une séance de rattrapage !

 

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